Il est l'heure de manger. Enfin! En quelques secondes j'ai ranger mes affaires dans mon sac et je sors de la salle de classe pour rejoindre mon ami. En une minute j'ai dévalé les quatre étages qui me sépare de la sortie. Je traverse la cour en vitesse et passe le portail. Là, à l'extérieur, il m'attends déjà.
"-Dépêches toi on a qu'une heure devant nous !
-Ah bon? tu reprends à treize?
-Oui. Bon. on va où? On va pas fumer ça là!"
"-Dépêches toi on a qu'une heure devant nous !
-Ah bon? tu reprends à treize?
-Oui. Bon. on va où? On va pas fumer ça là!"
Nous avons finalement décidé de nous arrêter dans un passage souterrain à deux pas du lycée. Nous nous asseyons et sortons tout le matériel nécessaire. Le tabac, la beuh, les feuilles longues dont je comprends enfin l'utilité. J'en avais acheté par erreur et je n'avais pas osé dire au buraliste qu'il s'était trompé. Je m'était longuement demandé pourquoi quelqu'un aurait voulu fumer des clopes aussi longues. Déjà qu'une classique c'est plutôt écœurant. Pendant que je met la beuh en morceau mon ami roule un morceau de carton en un petit tube qu'il place à l'extrémité de la feuille. Non sans mal je fini d'effriter la substance qui me colle au doigts et s'envole à moitié a cause du vent qui souffle dans le tunnel. Une fois le joint roulé, mon collègue de fumette roule le papier qui dépasse comme une papillote. Le tout ressemble a une espèce de petit pétard. Comme ceux avec lesquels on emmerdait tout le voisinage quand on était petit mais celui si est plutôt conique. Il me le passe et me tend son briquet à essence.
"-Bon allume le qu'est-ce que t'attends!"
"-Bon allume le qu'est-ce que t'attends!"
J'essaye d'allumer la mèche tant bien que mal. Je perds vite patience, j'arrache le bout et l'allume comme une cigarette. La feuille s'enflamme et la moitié du mélange tombe par terre. Je n'ai jamais vraiment aimé ni l'odeur ni le gout de l'essence de ce genre de briquet et en plus ce n'est même pas pratique. Moi j'utilise toujours les petits briquets à gaz que l'on trouve partout mais j'imagine qu'un pétard ça se fume différemment. Mon pote lance une musique de Bob Marley. Nous aspirons tour à tour sur la beuh. En même temps nous discutons d'un peu tout et d'un peu rien. Chacun fais la liste des stars et célébrités qu'il préfère. Surtout ceux qui fument et consomment des drogues évidemment. Tout en mettant l'accent sur leur talent et leur succès respectif. On se fait écouter quelques morceaux en jouant à qui aura la chanson la plus déjantée et la moins connue. Très vite, c'est la fin du pétard. Alors qu'arrive la fin d'un morceau des Doors. Il se relève et soupire.
"-Elle me fais rien sa beuh ! Non seulement il t'en a pas mis beaucoup mais en plus elle fais rien !
-Ouais j'sais pas, peut-être qu'on en a pas mis assez?
-Je pense que tu t'es fais arnaquer surtout ! Tu le connaissais le type ?
-Ouais je l'avais déjà croisé deux trois fois.
-Bon bah on ira râler ! Parce que franchement si il nous a niqué ça va pas le faire !
-Ouais faut qu'on essaye d'en mettre plus la prochaine fois aussi."
Il regarde sa montre puis me dit:
"-Bon moi faut que je file il est déjà 12h50. Si je traine trop j'vais être en retard."
On se salue puis on se sépare. Moi il me reste encore une demi heure pour aller en cours. Je passe donc manger au self en vitesse avant que sonne le début des cours.
"-Elle me fais rien sa beuh ! Non seulement il t'en a pas mis beaucoup mais en plus elle fais rien !
-Ouais j'sais pas, peut-être qu'on en a pas mis assez?
-Je pense que tu t'es fais arnaquer surtout ! Tu le connaissais le type ?
-Ouais je l'avais déjà croisé deux trois fois.
-Bon bah on ira râler ! Parce que franchement si il nous a niqué ça va pas le faire !
-Ouais faut qu'on essaye d'en mettre plus la prochaine fois aussi."
Il regarde sa montre puis me dit:
"-Bon moi faut que je file il est déjà 12h50. Si je traine trop j'vais être en retard."
On se salue puis on se sépare. Moi il me reste encore une demi heure pour aller en cours. Je passe donc manger au self en vitesse avant que sonne le début des cours.
Je me presse dans les escaliers. L'alarme a retenti depuis quelques minutes déjà. D'un coup de pied j'ouvre les portes battantes du hall. Je monte les marches par quatre mais mes jambes sont déjà fatiguées. Je bifurque dans le couloir sans fenêtre du troisième étage. J'ai l'impression qu'il y fait plus sombre que d'habitude. Ma classe se trouve au bout du couloir mais celui-ci semble s'allonger. Je marche tellement vite que j'en ai mal aux orteils. Une fois arrivé au bout je constate que tout les élèves sont rentrés en classe et la porte est déjà fermée. Je frappe quelques coups et entre. Passée la porte, un grand silence règne dans la salle. Tout les élèves ont déjà sorti leur cahiers. La professeure de français me dévisage et me lance :
"-Et bien nous n'attendions plus que toi. Une minute de plus et je t'envoyais à la vie scolaire.
-Euh... Excusez moi, j'ai mis un peu trop de temps pour manger.
-Peu importe. Allez ! Va t'asseoir."
L'ambiance de la classe est différente cet après midi. Le silence semble plus lourd. Chaque stylo qui tombe, chaque page qui se tournent, chaque chuchotement des élèves semblent résonner dans la pièce.
"-Très bien ! Commençons !"
En ce moment nous étudions les écrivains du dix huitième siècle. Aujourd'hui c'est un texte de Montesquieu que la professeure veux nous faire disséquer. C'est vraiment pas le genre de chose qui me passionne mais aujourd'hui, je suis encore plus distrait qu'en temps normal. Ma tête semble plus remplie, mon corps est engourdi et semble vibrer. Je n'ai ni la force ni l'envie de prendre mon stylo. Je suis comme vidé d'énergie et de motivation. Quelques fois quand le cours ne m'intéresse pas je passe l'heure à dessiner sur mon cahier mais aujourd'hui, je suis adossé contre le mur et j'observe le reste de la classe, béat. Ma vision semble plus nette que d'habitude et chaque fois que le soleil traverse les nuages les murs jaunâtre semble se colorer d'une douce lueur dorée. La voix de la professeure et le grattement des stylos est semblable à l'ambiance d'un café de gare. Je n'écoute pas vraiment mais je ressens cette atmosphère assez particulière. C'est presque agréable. Mes pensées dérivent lentement en rythme avec cette douce harmonie. Je me laisse bercer plongeant petit à petit dans une étrange torpeur. Je me sens bien. L'air semble plus épais à respirer, je peux le sentir sur ma peau. Les sons se font de plus en plus doux et feutrés. Tout semble ralentir. Mes pensées se calment et mes paupières se ferment. Je m'endors.
"-Et bien nous n'attendions plus que toi. Une minute de plus et je t'envoyais à la vie scolaire.
-Euh... Excusez moi, j'ai mis un peu trop de temps pour manger.
-Peu importe. Allez ! Va t'asseoir."
L'ambiance de la classe est différente cet après midi. Le silence semble plus lourd. Chaque stylo qui tombe, chaque page qui se tournent, chaque chuchotement des élèves semblent résonner dans la pièce.
"-Très bien ! Commençons !"
En ce moment nous étudions les écrivains du dix huitième siècle. Aujourd'hui c'est un texte de Montesquieu que la professeure veux nous faire disséquer. C'est vraiment pas le genre de chose qui me passionne mais aujourd'hui, je suis encore plus distrait qu'en temps normal. Ma tête semble plus remplie, mon corps est engourdi et semble vibrer. Je n'ai ni la force ni l'envie de prendre mon stylo. Je suis comme vidé d'énergie et de motivation. Quelques fois quand le cours ne m'intéresse pas je passe l'heure à dessiner sur mon cahier mais aujourd'hui, je suis adossé contre le mur et j'observe le reste de la classe, béat. Ma vision semble plus nette que d'habitude et chaque fois que le soleil traverse les nuages les murs jaunâtre semble se colorer d'une douce lueur dorée. La voix de la professeure et le grattement des stylos est semblable à l'ambiance d'un café de gare. Je n'écoute pas vraiment mais je ressens cette atmosphère assez particulière. C'est presque agréable. Mes pensées dérivent lentement en rythme avec cette douce harmonie. Je me laisse bercer plongeant petit à petit dans une étrange torpeur. Je me sens bien. L'air semble plus épais à respirer, je peux le sentir sur ma peau. Les sons se font de plus en plus doux et feutrés. Tout semble ralentir. Mes pensées se calment et mes paupières se ferment. Je m'endors.
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