Il est 7h du matin. Je peine à ouvrir les yeux. Mes nuits, on peut le dire, sont quelques peu agitées ces derniers temps. En fait, c'est un problème qui revient assez régulièrement et ce, depuis quelques années. J'y fait des rêves particulièrement réaliste. J'ai en quelques sortes une deuxième vie les yeux fermés. Les sujets sont très souvent les mêmes : amour, sexe, conspiration, business, trahison. La plupart du temps cela se base sur des souvenirs ce qui les rends d'avantage convaincants. Parfois ce sont juste des métaphores. Il m'est impossible de savoir si j'ai rêver avant de m'être complètement éveillé. Cela peux même parfois prendre plusieurs heures après être sorti du lit. En général je peux en dégager une sorte de morale. Parfois ils sont un peu plus abstrait et ce sont souvent ceux là les plus ... bizarre. J'aurais presque peur de m'endormir. Cela pourrait expliquer mes nombreuses insomnies. Je me frotte un bon coup les yeux et m'extirpe de la couette. Je m'étire une à une chaque partie du corps puis me dirige vers la cuisine. Ma tête me fait mal, j'ai l'impression de m'être fait rouler dessus par un camion. Je fait couler mon café dans ma tasse, ajoute une grosse cuillère de miel et me roule une cigarette. Une fois à mon bureau j'allume l'ordinateur et reste là, a moitié ahuri, me demandant ce que je vais bien pouvoir écouter. Après une ou deux minutes de réflexion, je lance _Rien de spécial_ de Népal. Cela me rappel un peu que je ne sais plus pourquoi j'ai commencé tout ça. Voulais-je de la notoriété? De la reconnaissance? Peu à peu je plonge dans mes pensées. Je me souviens de ce petit groupe d'amis rassemblé autour d'un banc vert en train de s'envoyer des rimes et chanter pendant les heures de cours. Je crois qu'a l'époque tout ce que je voulais, c'était me prouver que moi aussi je pouvait le faire. Et je voulais le faire parce que je trouvais ça beau. Pas beau comme un tableau dans un musée. Pas beau comme une fille qui fait tourner les têtes. Beau comme de la magie. Beau parce qu'on ne comprends pas quel est le truc. Et puis des yeux du spectateur on deviens les mains du magicien. On commence à comprendre les gimmicks, les tours de passe-passe. Puis on pratique les même mouvements inlassablement comme on pratiquerai un art martial. Parfois on progresse vite, parfois lentement mais à chaque palier on ne peux s'empêcher de ressentir une certaine satisfaction. Et c'est cette satisfaction, qui recule plus on s'approche, qui nous fait avancer, comme une carotte au bout d'un bâton. Aujourd'hui je n'ai plus cette satisfaction. Je connais trop bien les trucages. Je vois le bâton et je vois la ficelle. J'ai une bien trop haute estime de moi-même pour me permettre de la salir, de la souiller. Faire mieux ? J'ai cette orgueil qui me dit que c'est possible. Ce mieux, il est tout la bas, au prochain palier, à la prochaine escale, et moi, je me perds un peu trop en chemin. Je reprends mes esprits et change de musique. Où j'en étais? Ah oui, la musique, les filles et les affaires. Pas besoin de s'emmerder avec mon cerveau défaillant, je suis largement assez occupé pour le moment. Je file à la cuisine pour me refaire du café mais il n'y en a plus. Il va vraiment falloir que je fasse les courses.
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