Du Magnétisme A L'Hypnose En Passant Par La Suggestion

    Année 2013 

    J'ouvre mon nouveau livre à la première page. Bla. Bla. Bla. Il a beaucoup de gens à remercier ce monsieur dis donc. Je feuillète les pages. Ah! Le début est là! Du magnétisme à l'hypnose en passant par la suggestion.  Oui ! Ca à l'air intéressant. J'ajuste ma lampe de chevet et je m'allonge sur le ventre avec mon livre. Je lis. Magnétisme… Il s'agirait d'une énergie semblable à celle d'un aimant qui circulerait dans notre corps. Il faudrait donc comprendre comment en prendre le contrôle pour… Pour faire quoi d'ailleurs ? "Nous verrons une approche thérapeutique un peu plus loin dans l'ouvrage".  Il y a quelques exemples pratique un peu plus loin dans le livre que je lirai avec attention. Ensuite... Fascination ? Ce mot m'intrigue. Je survole la page dans le but de trouver quelque chose.  ce n'est pas très clair mais je crois que j'arrive à entrevoir ce que chaque mot pourrait vouloir signifier. L'auteur nous aide beaucoup d'ailleurs. Il explique que la fascination est l'atmosphère que l'hypnotiseur met en place sur le sujet par le regard et l'attitude. Le "sujet" c'est la personne qui a accepté de se laisser hypnotiser. Les mots utilisés sont des mots de tout les jours mais ici ils ont un sens bien particulier. Donc. Contrôler l'attention ? Le regard ? Si ces mots aussi veulent dire autre chose aussi alors la je n'y comprends plus rien. Suggestion ?! Il faut s'y prendre à deux fois avant de pouvoir vraiment comprendre ce que l'auteur veux bien nous dire ici. Ma mère m'avait prévenu que c'était un livre pour public averti. Mais bon. Maintenant que j'y suis je dois réussir à comprendre. Demain matin elle me demandera surement ou j'en suis et ce que j'ai compris. Alors résumons, la fascination c'est l'attitude du praticien. L'assurance de son regard, de sa voix, de ses gestes. L'intonation de ses paroles. Il est même dit que pour les hypnotiseurs qui ont du mal avec le regard on peut utiliser ce qu'ils appellent une baguette. Rien à voir avec les baguettes magiques des prestidigitateur. D'après la figure n°2 je dirait que c'est plus comme deux boules  en verre relié par une sorte de tige. Il y en a une grosse et une petite. En effet c'est un objet étrange et fascinant mais je ne saurais trop dire comment s'en servir. Cela doit être expliqué un peu plus loin. Ensuite. Une suggestion c'est une phrase. Elle peut être dite ou écrite, entendue ou lue. Ce sont ces quelques mots qui sont censé guider le sujet. Si j'ai bien compris ce n'est pas moi qui hypnotise mais c'est le sujet qui est hypnotisé. Je n'ai pas bien compris la nuance mais je crois que c'est important. C'est le principe même de l'hypnose apparemment. On ne fait que suggérer des actions au sujet et c'est son cerveau qui décide de les exécuter. Passons. Dans le livre il dit qu'il arrive à faire faire à ses sujets toutes sortes de choses. J'ai l'impression qu'il utilise tout à la fois. Fascination, Suggestion, Magnétisme… Confiance ? Mes parents m'ont souvent expliqué que la confiance était importante. Que c'est une chose facile à briser et difficile à réparer. Moi je crois que je leur fais confiance. Eux ils disent que j'ai rompu la leur car je ment tout le temps. Je suis sûr qu'eux aussi ils mentent. 

    Je reprends ma lecture à la ligne du dessus. Il faut que je creuse encore un petit peu. L'auteur n'est pas très clair. Il mélange les exemples pratiques avec des informations qu'il récupère d'un peu partout. Il parle de livre qu'il a lu, de voyages qu'il a fait, de personnes qu'il a rencontré. Je lis avec intérêt mais je bute sans arrêt sur de nouveaux mots. Induction ? Celui là je ne l'ai encore jamais rencontré dans ma vie. Je me lève de mon lit et vais chercher le dictionnaire illustré que ma mère m'a acheté quand j'étais au collège. "Transmission d'énergie électrique ou magnétique par l'intermédiaire d'un aimant ou d'un courant" ? Ah ! D'accord. Alors il faut envoyer de l'énergie magnétique pour induire le sujet dans l'état escompté. La transe. C'est un mot bien étrange mais je l'ai déjà entendu dans des histoires d'indiens et de shamans. Je regarde à nouveau dans mon dictionnaire. Être transporter hors de soi, hors du monde réel? Trans-porter ? trans-former ? Ca à l'air de coller avec ce que j'imagine. L'étymologie m'a toujours fasciné, c'est ma mère qui m'en a donner les bases. Elle m'a fournit des livres et un dictionnaire, maintenant j'apprends seul. Bon. je devrais me coucher. Demain je dois aller au lycée et je ne comprends pas grand chose à ce bouquin là. A vrai dire je n'y comprends rien mais c'est un sujet qui m'intéresse énormément ! Je suis sur que ça me sera pratique à l'avenir. Je corne le bord de la page et repose le livre à coté de mon matelas. Je réessayerai demain.

Visualisation

     Apparemment on entrerait et sortirai dans l'état d'hypnose six à sept fois par jour inconsciemment. C'est difficile de comprendre à quoi ça correspond. Je vois ça comme l'état de concentration dans lequel je me trouve lorsque je dessine et que plus rien n'existe à part ce que je suis en train de façonner. Les pensées se font alors discrètes. Elle n'existe même plus vraiment. On fait les choses machinalement. On matérialise nos action différemment. Il n'y a plus de filtre. On ne conscientise plus nos gestes. On agit. Si c'est vraiment cela alors ça me parle beaucoup. J'aimerais pouvoir y entrer et en sortir à ma guise mais j'imagine qu'il y a une méthode. Sinon pourquoi cet auteur aurait écris un livre entier à ce propos ? La lecture en serait elle même une forme ? Suivant les lignes une par une, l'imagination guidé par les suggestions de l'auteur. Nous devenons alors une simple projection de l'autre. Comme lorsque l'on aime. Ses besoins son nos envies, ses problèmes sont nos enjeux, ses questionnements notre suspense. Quel est la marche à suivre ? 

    Les mystères de l'hypnose résumé en un livre. Il n'y a plus qu'a suivre chaque lignes, comprendre chaque mot et suivre l'auteur à la trace. J'ai l'impression qu'il me manque des clefs mais elles sont surement caché dans la suite de l'ouvrage. Du magnétisme à l'hypnose en passant par la suggestion. Ce titre à le mérite de donner envie. Ce n'est pas le magnétisme qui m'intéresse mais si il faut passer par là alors je suivrais la trajectoire. J'aimerais aller droit au but mais comment parler une langue sans en connaître le vocabulaire, la grammaire, la conjugaison. Après seulement je pourrais en comprendre le rythme, la musique et la poésie. Il en reste de la route ! Pour l'instant je ne vois pas de chemins. J'ai l'impression d'être perdu en pleine mer et il n'y a aucune terre à l'horizon. Même si je décidais d'aller tout droit je ne pourrais pas être sur de ne pas dérivé à cause du courant ou des vents qui gonfle la voile de mon esprit. J'ai déjà lu de nombreuses pages ce soir. Le sommeil se fait sentir. Mes paupières s'engourdissent mais peu a peu je m'y retrouve. Les vagues deviennent des montagnes, les courants deviennent des sentiers. Je continue ma lecture avec attention. Il y a quelque chose qui m'intrigue plus encore que l'état d'hypnose. Ca semble plus intense encore. Un moment hors du temps et de l'espace. La transe... Le sommeil hypnotique. J'en saurais plus dans la prochaine partie. Je repose le bouquin à coté de mon matelas et éteint la lumière. Mes pensée semblent diverger en deux points distincts. Y entrer ? En sortir… 

Fascination

    J'effeuille le coin des pages pour retrouver la page que j'ai cornée la veille. Je ne devrais pas faire ça. Ce livre appartient à ma mère après tout et elle me dit toujours que ça abime les livres. D'un autre coté ce n'est pas sur qu'elle le relise de toute sa vie alors tant pis. Dans le pire du pire elle me fera une remontrance comme elle a l'habitude de faire et la minute d'après je serais tranquille. Aujourd'hui je m'attaque à une nouvelle partie. L'induction. C'est sans doute un des paragraphes les plus importants puisqu'il s'agit de la porte d'entrée vers le si fascinant sommeil hypnotique. L'art de faire rentrer quelqu'un dans la transe. Je lis dans les grandes lignes. Il y a beaucoup de référence dans le texte. Il est rempli d'exemple réel pratiqué par des médecins, des chercheurs, des religieux, ou encore des prestidigitateurs. Ce n'est pas vraiment agréable à lire mais toujours est-il que c'est tout de même assez intéressant. Les méthodes d'induction sont aussi variées qu'il y a de personnes pratiquant l'hypnose. Le principe reste malgré tout le même. L'hypnotiseur doit créer un déclic, un choc, quelque chose de brusque et de surprenant. Certains utilisent un choc physique, un contact, une poignée de main, une secousse, d'autres utilisent des sons comme leurs voix ou un claquement de doigt, d'autres encore utilisent l'odorat, le gout où même la vue. Il y a des exemples assez fous où les patients se font brusquement renversé la tête en arrière ou sont contraint de prendre une grande inspiration dans un flacon d'alcool ou d'ammoniaque. Certains utilisent des plantes ou des décoctions qu'ils font consommer à leurs sujets. On trouve aussi des hypnotiseur moins violent qui en faisant fixer un point, le centre d'une spirale ou en énonçant un décompte à voix haute arrivent à faire rentrer le sujet de manière plus douce dans la transe. Ainsi l'injonction "Dormez" leur suffirait pour induire ce sommeil hypnotique si mystérieux. Ouah! C'est vraiment impressionnant! Mais si il suffisait de se le dire pour s'endormir tout le monde le ferais et avec n'importe qui, non? J'imagine que le pouvoir de fascination et les suggestions utilisées sont alors très importantes pour arriver à ce résultat. Il faudrait que je trouve quelqu'un pour essayer. C'est sans doute un peu orgueilleux de vouloir hypnotiser quelqu'un avant d'avoir fini le livre. Peut-être que je devrais juste m'entrainer à faire un peu de magnétisme et tenter quelques suggestions moins dangereuses. Que faire si la personne s'écroule par terre en s'endormant et se blesse? Ou encore pire, que faire si je n'arrive plus à la réveiller ? Après tout je n'ai pas encore atteint ce chapitre : l'éveil…

Suggestion

     Hier, un type m'a interpellé d'une petite tape sur l'épaule : " Hé ! J'ai de la beuh en ce moment si t'es chaud, passe me capter à la pause clope si t'en veux." Au début j'étais un peu surpris. J'avais justement fait un rêve a ce propos pendant la nuit. On en avais aussi un peu parler avec un vieux pote du collège la semaine d'avant. On se disait qu'il était peut-être temps que l'on découvre de nouvelles choses. La plupart de nos idoles consommait des substances pour trouver l'inspiration alors pourquoi pas nous après tout. Je lui ai donc répondu que ça pourrais m'intéresser dans les prochains jours. Il m'a salué et a disparu dans les couloirs du lycée. Dans la journée j'en ai reparlé avec mon pote du collège. Evidemment il était plus que d'attaque. On décidai alors de mettre cinq euros chacun. C'est le prix d'un sandwich donc c'était facile à aligner. Et puis au moins si la beuh ne nous plaisait pas on aurais moins de mal à tout finir. Ainsi le soir même je demandais à mes deux parents un peu d'argent en prétextant que ce serais pour manger ville avec mon ami. Ils ne se doutaient sans doute de rien puisqu'ils ont accepté sans se poser de questions. Il m'arrivait souvent de ne pas manger au self alors il n'y avait rien de louche a leurs yeux. Je retournai ensuite dans ma chambre et trainai quelques heures sur l'ordinateur comme à mon habitude.

    Le lendemain, après la sonnerie, je rejoins mon ami pour la pause clope. Je lui demande si il a réussis à avoir un peu d'argent puis on essaye de retrouver le type qui a la beuh dans la foule qui s'entasse chaque jour au coin fumeur. Bientôt, on l'aperçoit un peu à l'écart avec son groupe d'ami. Je l'interpelle.

    "- Salut gros ! C'est toujours bon pour la beuh ?
    -Oula! Crie encore plus fort pendant qu't'y es! Les pions vont t'entendre!"
Il vérifie que le surveillant ne sois pas dans les parages et reprend.
    "-Tu voulais combien?
    -Bah on a dix euros, tu peux faire un truc pour dix euros?
    -Ouais attends viens par là j'te fait ça de suite."

    Il retire le plastique de son paquet de Marlboro Red et pose une petite balance sur le sol. De son caleçon, il sort une boule d'aluminium qu'il déplie précautionneusement. Une bonne odeur s'en dégage. Je suis à quelques mètres mais je peux déjà la sentir d'où je suis. Morceau par morceau il rempli le plastique de son paquet de clope puis le referme en faisant fondre les bords avec un briquet. Nous lui tendons chacun notre billet de cinq euros alors qu'il nous tend l'espèce de petit sachet de fortune qu'il a préparé. Je le range dans mon paquet de tabac et le remercie. Ma première année au lycée s'annonce… particulière. La sonnerie retentit. Moi et mon ami nous empressons pour rejoindre nos classes respectives. Les cours reprennent. 

L'Etoile Du Berger

     Je suis assis à mon bureau. C'est le bureau que j'ai depuis que je suis enfant. Il n'est pas très grand et comme il est la plupart du temps recouvert de tout un tas de désordre il n'y a pas beaucoup de place pour y travailler. En tout cas ça me suffit. Et puis je crois que le désordre m'inspire. C'est comme dans ma tête. J'ai fait un peu de place sur un coin et j'ai sorti une feuille blanche. Là je réfléchi à ce que je pourrais écrire dessus. Dans la journée je me suis fait remonter les bretelles par la professeure de français. Apparemment le poème que j'ai réaliser dans mon devoir était trop réussi. Pour elle c'était inconcevable que je l'ai réalisé seul. Elle m'accuse d'avoir tricher. J'ai pourtant vraiment passer du temps à travailler dessus. Enfin  j'ai surtout passer beaucoup de temps à choisir un sujet intéressant. Nous avions pour énoncé de choisir un élément, un objet, ou tout du moins une chose sans vie et le ou la personnifié en quelques strophes. Après de longues minutes de réflexion mon choix c'était finalement porté sur la nuit. Il faut dire que je connais bien la nuit. On pourrait dire que c'est une bonne amie à moi. Contrairement à beaucoup, moi je ne dors pas la nuit. Elle souffle sur mes pensée comme on soufflerait sur un feu de bois. Le soir, mon cerveau chauffe. En tout cas, si je suis le raisonnement de la prof de français, je dois avoir un certain talent pour la poésie. Ce soir mon poème nous parlera de l'étoile du berger. C'est la première étoile dont j'ai appris le nom. D'ailleurs ce n'est pas vraiment une étoile. C'est une planète. On l'appel comme ça car le soir c'est le premier point qui apparait dans le ciel et les bergers l'utilisaient comme repère pour savoir quand rentrer le troupeau avant qu'il ne fasse totalement nuit. C'est un des points les plus brillant du ciel car elle est très proche de la terre. C'est pour ça qu'on peut l'apercevoir avant même que la nuit soit totalement tombée. Alors par quoi commencer?

" Alors que tu apparait dans le ciel gris,
Alors qu'enfin tu te montre le berger s'enfui
Le troupeau est en route vers la bergerie,
Toi tu reste seule et le ciel se tache de suie"

    Mouais… Pas terrible, elle ne restera pas seule très longtemps avec toutes les étoiles qui brillent. Je ne sais pas si je peux écrire ça. Je réfléchis une ou deux minutes...

"La lune te rejoins le chien du berger aboie,
Je vous regarde toutes les deux et sur le sol je m'assoie.
Le vent souffle dans l'herbe, je peux entendre sa voix.
Il me chante un poème qu'il a écrit pour moi."

    Ok. Ca devient un peu plus intéressant je crois. Je me demande moi même ce que je veux dire mais ca me semble plutôt joli. Je ne suis pas très doué, je me laisse juste porter par les rimes. Comme avec un pinceau je met des couleurs sur la toile et mélange les pigments de manière aléatoire. Avec les couleurs que je choisi ce sera forcément joli à la fin et quelqu'un y verra bien un sens caché ou un je ne sais quoi de poétique.

"A l'abri dans le ciel, plus rien ne peut vous atteindre,
D'autres lumières vous rejoignent vous avez bien fait d'attendre.
Amoureux de la nuit quelques fois j'aurais voulu la peindre.
Ma Venus est si loin j'aurais pourtant voulu la prendre."

    Bon c'est bien. Est-ce que je rajoute une strophe? J'ai peur que si je continue à mélanger les couleurs le tableau devienne fade.

"Et Venus dans le ciel en cachant son visage,
Me réponds en criant de derrière les nuages :
Je ne brille pas pour toi navré de te l'apprendre..."

    Pour qui brille-t-elle? En plus ils faut que ça rime en "endre". Scaphandre? Scolopendre? Cendre? Je ne trouve pas le dernier vers. Après certains poètes finissent leur poème comme ça. Je ne crois pas que ça pose vraiment un problème. Mais il me semble que la plupart du temps ça se finit par deux tercets et non un seul… Peu importe. Trouvons lui un titre ! Venus? Pas terrible. Mon étoile? Peut-être pour un poème pour enfant mais pas pour celui-ci ! Je réfléchis de longues minutes devant ma feuille. Pour gagner du temps j'écris la date du jour avec ma plus belle écriture. A travers la porte j'entends crier "A table!". Plus le temps de réfléchir, je m'empresse d'écrire ce qui me passe par la tête et file à la cuisine en laissant ma feuille seule sur le bureau. En bas à gauche, en dessous des quatre strophes on peux y lire : "17 décembre 2013 - Je ne brille pas pour toi".