Semblent s'arracher à l'attraction,
Avant de s'écraser sur la page."
Il y a la poudre, le canon, quelques billets. Comme dans une de ces séries z ou ces reportages à la télévisions. Des sales histoires de complots, de détournement. On ne sait plus qui croire de nos jours. On ne sait même plus vraiment de quoi on parle. Des fois on aimerait être cet enfant qui met le coup de pied dans la fourmilière et qui rigole a grands éclats. Moi, si j'avais le choix je me réincarnerai en canard. En attendant, je suis une fourmi. *Ding* Putain c'est encore elle. On s'était dit que si on se quittait on resterais amis mais évidemment c'est plus compliqué que ça. Pourquoi on se parle encore? J'ai cru comprendre qu'on avait pas du tout les mêmes convictions. Les gens qui rêvent a trop petite échelle ça me fait monter sur mes grands chevaux. Bon restons calme. Je regarde mon téléphone. Ce n'est pas une si mauvaise nouvelle apparemment. On va pouvoir s'arranger pour le voyage. Nous devions prendre l'avion et partir a l'étranger une semaine ou deux. Dépaysement garantit, c'est le genre de romantisme que j'apprécie. Bon je râle mais ça m'aurait fait du bien de prendre des vacances un moment mais bon, elle en a décidé autrement. Si j'ai bien compris le tableau il faut encore que j'invente une histoire avec le médecin histoire d'avoir sa signature. Si j'envoie tout les bons documents à l'agence alors je pourrais me faire rembourser mon billet. Ca tombe bien, j'était plutôt réticent a ce voyage, je l'avait surtout accepté parce que c'était avec elle que je partais. En temps normal je ne peux pas me permettre ce genre de fantaisie, je n'ai pas beaucoup d'argent et puis je travail sur des projets important mais elle avait réussis a me faire dire que ça me ferait du bien. C'est fou ce que l'on peux faire pour les gens qu'on aime. L'amour fait souvent dévier les gens de leur trajectoire. Elle, c'était une fille plutôt banale mais elle a ce quelque chose de paisible que l'on ressens lorsqu'on est chez soi. Elle porte le nom d'un fruit. C'est un nom plutôt banal mais apparemment ce nom serait lié à la ou elle vivait dans sa jeunesse. Ca aurait quand même été sacrément différent si sa mère préférait le fromage. Les prénoms semblent souvent anodins mais je trouve qu'ils influencent dans une certaine mesure ce qui défini la personne qui le porte. Si j'avais été sa mère ou son père, je l'aurait sans doute appelée Corail. Elle a quelque chose de marin, de tumultueux comme l'océan mais d'une sérénité déconcertante comme un après midi de vacances au bord de mer. J'ai autrefois fréquenter une fille qui portait ce nom. C'était durant mes mes études d'art, elle était très belle mais un peu prétentieuse. Elle avait ce quelque chose d'irritant que les gens qui ont une haute estime d'eux même laissent paraître. Les personnes qui ont un nom moins commun sont souvent plus prétentieux que les autres. C'est vrai que si elle s'était appelé comme ça elle aurais surement vu sa vie différemment.
Une légère brise souffle dans le jardin, emportant mes pensées comme les pétales de fleurs du cerisier sous lequel je me suis installé. Le printemps est une belle saison. Il ne fait ni trop chaud ni trop froid. Il est symbole de renaissance. C'est un petit peu comme ça en nous aussi je crois. Notre relation est morte mais le soleil reprend sa course. Cela faisait quelques mois que nos cœurs étaient geler mais aujourd'hui la vie reprend son cours. Quelque chose me chatouille dans le coup. Je passe ma main le long de ma nuque et j'attrape ce qui semble être une fourmi. La plupart des espèces sont inoffensive, je la dépose donc un peu plus loin dans l'herbe en essayant de ne pas l'écraser avec mes gros doigts maladroits. Sous cet arbre je ne peux pas vraiment voir la forme des nuages mais j'en perçoit le mouvement. Le soleil rayonne. On entends le chant des oiseaux, les voix des enfants qui jouent ainsi que le bruit des petits avions de tourisme qui parcourent le ciel de la région. C'est une belle journée pour voler. Il y a du vent aujourd'hui.
Il est 7h du matin. Je peine à ouvrir les yeux. Mes nuits, on peut le dire, sont quelques peu agitées ces derniers temps. En fait, c'est un problème qui revient assez régulièrement et ce, depuis quelques années. J'y fait des rêves particulièrement réaliste. J'ai en quelques sortes une deuxième vie les yeux fermés. Les sujets sont très souvent les mêmes : amour, sexe, conspiration, business, trahison. La plupart du temps cela se base sur des souvenirs ce qui les rends d'avantage convaincants. Parfois ce sont juste des métaphores. Il m'est impossible de savoir si j'ai rêver avant de m'être complètement éveillé. Cela peux même parfois prendre plusieurs heures après être sorti du lit. En général je peux en dégager une sorte de morale. Parfois ils sont un peu plus abstrait et ce sont souvent ceux là les plus ... bizarre. J'aurais presque peur de m'endormir. Cela pourrait expliquer mes nombreuses insomnies. Je me frotte un bon coup les yeux et m'extirpe de la couette. Je m'étire une à une chaque partie du corps puis me dirige vers la cuisine. Ma tête me fait mal, j'ai l'impression de m'être fait rouler dessus par un camion. Je fait couler mon café dans ma tasse, ajoute une grosse cuillère de miel et me roule une cigarette. Une fois à mon bureau j'allume l'ordinateur et reste là, a moitié ahuri, me demandant ce que je vais bien pouvoir écouter. Après une ou deux minutes de réflexion, je lance _Rien de spécial_ de Népal. Cela me rappel un peu que je ne sais plus pourquoi j'ai commencé tout ça. Voulais-je de la notoriété? De la reconnaissance? Peu à peu je plonge dans mes pensées. Je me souviens de ce petit groupe d'amis rassemblé autour d'un banc vert en train de s'envoyer des rimes et chanter pendant les heures de cours. Je crois qu'a l'époque tout ce que je voulais, c'était me prouver que moi aussi je pouvait le faire. Et je voulais le faire parce que je trouvais ça beau. Pas beau comme un tableau dans un musée. Pas beau comme une fille qui fait tourner les têtes. Beau comme de la magie. Beau parce qu'on ne comprends pas quel est le truc. Et puis des yeux du spectateur on deviens les mains du magicien. On commence à comprendre les gimmicks, les tours de passe-passe. Puis on pratique les même mouvements inlassablement comme on pratiquerai un art martial. Parfois on progresse vite, parfois lentement mais à chaque palier on ne peux s'empêcher de ressentir une certaine satisfaction. Et c'est cette satisfaction, qui recule plus on s'approche, qui nous fait avancer, comme une carotte au bout d'un bâton. Aujourd'hui je n'ai plus cette satisfaction. Je connais trop bien les trucages. Je vois le bâton et je vois la ficelle. J'ai une bien trop haute estime de moi-même pour me permettre de la salir, de la souiller. Faire mieux ? J'ai cette orgueil qui me dit que c'est possible. Ce mieux, il est tout la bas, au prochain palier, à la prochaine escale, et moi, je me perds un peu trop en chemin. Je reprends mes esprits et change de musique. Où j'en étais? Ah oui, la musique, les filles et les affaires. Pas besoin de s'emmerder avec mon cerveau défaillant, je suis largement assez occupé pour le moment. Je file à la cuisine pour me refaire du café mais il n'y en a plus. Il va vraiment falloir que je fasse les courses.